Les Champs de Paris, c’est un bar où se retrouvent régulièrement Freddy et Cortès, amis de longue date que tout oppose. Freddy gagne bien sa vie, il est beau et il a une petite amie magnifique, Anna. Cortès, lui, n’a rien d’un don Juan et, malgré des études de biologie, il enchaîne les boulots alimentaires. En plus, il est fou amoureux d’Anna. Alors qu’il avait l’habitude d’évoluer dans l’ombre de Freddy, Cortès décide de prendre enfin les choses en mains.
Les Champs de Paris, c’est un bar que Vanessa a découvert. Depuis un grave accident de voiture dont elle est la seule rescapée, elle s’est prise de passion pour le bodybuilding. Cortès, son frère, et Freddy la taquinent souvent à ce sujet. Désormais, sa musculature a de quoi effrayer les hommes. Sauf l’écrivain Yann Suty, qui s’intéresse à la discipline qu’elle pratique.
Les Champs de Paris, c’est un bar où, tous les premiers mercredis du mois, des hommes en costume-cravate patientent dans un coin avant de franchir une porte occultée par un rideau. Impossible de savoir ce qui se trame derrière le molosse qui la garde ni de se faire inviter. C’est sans compter sur l’opiniâtreté de Freddy.
Les Champs de Paris, c’est un bar qui n’a rien d’extraordinaire pour Anna. Elle ne comprend pas pourquoi Freddy y passe son temps. De toute façon, il irait n’importe où pour ne pas être avec elle. La journée, il est au travail, le soir avec ses copains. Elle a beau passer ses après-midi à faire du shopping aux Galeries Lafayette, elle s’ennuie. Jusqu’à ce qu’une balade lui ouvre de nouveaux horizons.
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Quatre protagonistes, quatre points de vue. Yann Suty, en mêlant avec brio les pensées de chacun sur les mêmes faits, tisse subtilement les événements qui font basculer ses personnages.
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Le rythme haletant, la force qui pousse à lire encore juste quelques pages, le suspens, les personnages plus vrais que nature, bien loin des clichés que l’on envisage de prime abord, les univers construits en quelques lignes seulement, des univers forts, marquants, qui restent, des images impressionnantes [qui font impression], un roman difficile, sans doute, à oublier, et que l’on a, de toute façon, pas envie d’oublier.
Ce que j’ai aimé dans ce roman, je l’ai plus qu’aimé : je l’ai adoré.
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Une propension à décrire les choses crues plutôt qu’à les suggérer, des énumérations remplies de « et », dans lesquelles les virgules n’ont pas leur place, quelques incohérences, une fin qui laisse sur sa faim, en dépit de son caractère précisément alimentaire.
Ce que j’ai moins apprécié dans ce roman, je ne l’ai pas seulement moins apprécié : je l’ai détesté.
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Résultat ? Quand on juge d’un livre, il n’est pas question d’équilibre, on ne peut se contenter de mettre le plus et le moins dans une balance. L’on n’est pas dans le quantitatif.
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Il y a des signes qui ne trompent pas : autour de moi, je pousse à lire « Les Champs de Paris ». Et je compte me mettre en quête de « Cubes », le premier roman de Yann Suty. Il faut dire aussi que j’ai terminé la lecture de ces pages sous une pluie diluvienne, totalement improbable dans la nuit parisienne du mois de juin…
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Ne pas laisser son lecteur indifférent, le secouer même, n’est-ce pas la plus belle récompense pour un roman ?
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Oui, la littérature doit bousculer les habitudes, mais il faut que ce soit bien fait. 😉
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Te feras-tu ton opinion sur celui-ci ?
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Ce livre bouscule le lecteur, tu as raison. Et mieux vaut avoir le coeur bien accroché à la lecture de certains passages…
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J’ai hâte de lire ton avis…
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SOphielit sans vouloir faire la grincheuse, je trouve que tous tes commentaires littéraires sur les livres du prix RiveGauche sont hyper légers, et je ne sais pas si tu es très légitime pour qualifier et disqualifier un roman. J’espère aumoins que tu ne participes pas au jury, sinon ça fait peur -:)))
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;)) Comme tu es marrante, tu as deviné que c’est justement pour cela qu’ils sont « hyper légers »… Le suspense, le suspense !
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(PS : la bise à toute la Sorbonne !)
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