Présentation de l’éditeur :
Claire est une trentenaire comblée. Diplômée d’une grande école, elle occupe un beau poste dans un groupe agro-alimentaire où elle construit sa carrière avec talent. Avec Antonin, cadre dans la finance, elle forme un couple qui est l’image du bonheur parfait. Trop peut-être.
Soudain, Claire vacille. Au bureau, sa supérieure hiérarchique lui tourne ostensiblement le dos, de nouvelles recrues empiètent sur ses dossiers, elle se sent peu à peu évincée. Après une phase de déni, Claire doit se rendre à l’évidence : c’est la disgrâce.
Elle qui a tout donné à son entreprise s’effondre. Claire va-t-elle réussir à exister sans «briller»? Que vont devenir ses liens amicaux et amoureux fondés sur un même idéal de réussite?
Satire sociale grinçante, Brillante traite de la place qu’occupe le travail dans nos vies, de la violence au travail – et notamment de celle faite aux femmes, et de ses répercussions intimes.
Stéphanie Dupays est haut fonctionnaire dans les affaires sociales. Brillante est son premier roman.
Pour Claire, la réussite est une question de volonté. Issue de la meilleure des écoles, elle est de ceux qui gèrent leur couple comme une entreprise. Mais dans l’entreprise qui l’emploie, justement, rien ne va plus. Elle avait le vent en poupe chez Nutribel, voilà qu’on lui retire son projet-phare et qu’on lui en confie un autre qui bientôt est abandonné. L’on s’aperçoit dans le même temps que son bureau mesure quelques mètres carré de plus que ce à quoi la classification de son poste lui donne droit, et l’on rapproche les murs.
A mesure que le temps passe, ce sont tous les murs qui se rapprochent, y compris les murs invisibles. Claire s’enferme dans le silence de son placard. Même à son conjoint, elle n’ose rien dire. Du lundi au vendredi, la première personne à qui elle s’adresse désormais est celle qui lui sert son plat à la cantine.
Dans ce premier roman bref et rythmé, Stéphanie Dupays, dont le parcours affiche quelques similitudes avec celui de son héroïne, dresse le portrait d’une jeunesse sacrifiée à l’essor de l’entreprise, de jeunes gens qui, s’ils ne sont pas bien nés, ont reçu très tôt les armes utiles aux combats de la vie, et auxquels l’entreprise donne une identité.
C’est aussi une intéressante peinture de l’entreprise, avec ses codes et ses jeux de rôle, sa logique de puissants et de courtisans, sa complaisance et sa cruauté. Et un texte qui met en scène des personnages déshumanisés : car les armes que ces jeunes gens brillants ont reçues ou gagnées ne sont utiles que pour collectionner les titres de gloire et sauver les apparences, et elles n’empêchent nullement de passer à côté de ce qui est essentiel pour vivre.
Mercure de France, janvier 2016, 180 pages, 17 €
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Thomas Zuber et Alexandre Des Isnards, L’open space m’a tuer
Extraits :
« Tout privilège suscite chez ceux qui en sont exclus l’envie d’y accéder ». (page 9)
« Les gens finissent par se ressembler à force de vouloir les mêmes choses. » (page 18)
« La réussite est une question de volonté. » (page 32)
« Le désarroi est bon pour le commerce. » (page 56)
« Le surmoi a remplacé le contremaître. » (page 56)
« Le surmoi est plus sévère que la pointeuse. » (page 104)
« Le vide est encore plus épuisant que l’urgence. » (page 166)
Je suis curieuse de ce livre, dont l’histoire m’interpelle particulièrement. Mais qu’as-tu pensé du style ? 😳
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Disons qu’il colle au propos !
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