Avoir un blog

Ces derniers mois ont vu fleurir sur la toile, de la part de critique(s) littéraire(s) « installé(s) », le qualificatif de « roman de bloggeuses ». A priori, ce n’était pas un compliment. *edit/précision : ce qualificatif ne m’était pas destiné ; il visait un roman publié chez Gallimard, collection blanche

Je ne sais pas ce qu’est un « roman de bloggeuses ». « Roman de bloggeuses » est aussi impossible à définir que « bloggeuses », puisqu’il y a autant de lectrices qu’il y a de femmes qui tiennent un blog.

Pourquoi le féminin, d’ailleurs ? Si les bloggeurs sont majoritairement des femmes, les hommes ne sont pas pour autant absents de la blogosphère.

Je connais de nombreux bloggeurs littéraires. Ils sont enseignants, libraires,  entrepreneurs, écrivains, journalistes, ils travaillent dans les médias, dans les transports publics, dans le tourisme, ils sont salariés ou à leur compte.

Il y a autant de personnalités qu’il y a de bloggeurs.

Un blog, ça s’arrête. Arrêter ce qui constitue ce que l’on est est plus difficile.

On est défini par ce que l’on est bien plus que par ce que l’on a.

Avoir un blog n’est pas une identité.

J’ai ouvert ce blog en avril 2009. Il y a huit ans, jour pour jour. J’ai plusieurs fois envisagé de cesser de l’alimenter. Je n’ai cependant jamais pu m’y résoudre, malgré les articles piqués par d’autres blogs (le dernier plagiat dont j’ai connaissance est le fait d’une… bibliothécaire « amie »), les portraits d’écrivains reproduits dans la presse papier (j’aurais pu être honorée que mes humbles photographies soient utilisées par des journaux et magazines à gros tirages), tout cela sans mon autorisation naturellement, malgré même cette Sophie qui en 2010 a ouvert un blog de lecture jeunesse qu’elle a intitulé Sophielit. Je ne dirais pas que je m’en fiche, sinon je ne l’écrirais pas ici (et je ne me fiche jamais de la malhonnêteté, ni du bafouage de la propriété intellectuelle), simplement je ne fais pas de mon blog un enjeu.

Ma vie, c’est les livres, ceux que j’écris plus encore que ceux que je lis et tiens à faire connaître. Ceux que j’écris et qui me mènent sur les routes de France et d’ailleurs. Qui sont publiés par Nathan, Fleuve, Slalom, Max Milo, ou qui paraîtront bientôt chez Pocket, Charleston, Gulf Stream, Frimousse, Nathan et Fleuve encore…

Mon temps, je souhaite le consacrer désormais à ces livres-là. Mes lectures, je les garderai pour moi. Ou je les partagerai autrement.

J’ai un blog.

L’adresse va rester active, le contenu visible. 1 370 articles, 4 251 commentaires. Ces chiffres me donnent le vertige.

Je repasserai de temps en temps pour faire coucou. Je ne m’interdis pas de continuer à y partager un coup de cœur de temps à autre. Ou de livrer à l’occasion ce que l’on nomme un « billet d’humeur ».

Merci de m’avoir accompagnée pendant huit belles années. L’aventure a été grandiose.

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48 réflexions sur “Avoir un blog

  1. Bel article, comme toujours.
    Evidemment, ton espace manquera à la sphère culturelle car il est entier et honnête. Et puis de qualité, surtout.
    La bonne nouvelle est de pouvoir continuer à te suivre à travers tes nombreux projets.
    Bravo et merci pour le bel exemple que tu donnes. Si tous pouvaient être aussi bienveillants et simples que toi…
    Je t’embrasse

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  2. beaucoup de gens de toute façon ne sont aptes qu’à une chose, critiquer ce que font les autres….. j’aime beaucoup l’expression « voir la paille dans l’œil de l’autre mais ne pas voir la poutre dans le sien »…. En tout cas bonne continuation et je continuerai bien entendu de lire tes romans 🙂

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  3. Sophie,

    je n’ai pas tout suivi de tes mésaventures sur le web, mais je comprends tout à fait cette envie d’arrêter de bloguer – Internet ayant décidément des effets néfastes, j’en sais quelque chose…

    Bonne route et garde le cap, celui de l’écriture !
    Je te lirai sur ce bon vieux support papier qu’est le livre ou en ebook 🙂

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  4. Certains auteurs ont des blogs et parfois des gens très connus, sont-ils pour autant qualifiés d’auteurs-blogueurs ? Je ne t’ai pas beaucoup suivie (mais de fait, je ne suis pas beaucoup de blogs), mais je sens un peu d’amertume. Mieux vaut garder les bons souvenirs, 9 ans de blogs c’est quelque chose. Bonne continuation pour la suite

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    • Je viens d’ajouter une précision pour clarifier le début de mon billet 🙂
      Cet arrêt est un choix mais choisir c’est renoncer, alors je ressens quelque chose, évidemment, mais je ne crois pas qu’il s’agisse d’amertume…

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  5. À bientôt Sophie… Tes billets vont nous manquer, mais le lien ne Se rompt pas puisque nous te retrouvons dans chacun de tes livres. Et je n’oublie pas que c’est en lisant tes chroniques que j’ai eu envie de me lancer. Je t’embrasse. À très vite 😃

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  6. tu as changé de vie pour les livres, fonce. Oui reviens ici aussi de temps en temps car tes conseils lecture sont intéressants. (moi non plus j’aime pas la malhonnêteté mais concentrons nous sur les êtres honnêtes et bons avant tout). Bisous

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  7. Bonjour Sophie, Ton texte sous-tend des émotions intimes et l’on devine une certaine nécessité à mettre à terme à cette belle aventure. En tous cas, on ne peut que te féliciter pour la réussite de ce blog dont j’ai été un fidèle lecteur. Bonne route pour la suite qui paraît riche elle aussi ! Philippe.

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  8. Tu me manqueras et en même temps, je te comprends. Moi-même, j’ai décidé de stopper mon activité de blogueur littéraire. Pas pour les mêmes raisons, mais je ressens chacun de tes mots. Merci d’avoir guidé ma venue sur le web… Je t’embrasse

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  9. Comme je te comprends ! Je suis dans ce même état d’esprit depuis quelques mois. Ce ne sont pas tant les 2500 chroniques et des poussières (d’étoiles) qui me donnent le vertige non plus que le rythme que je suis A bride abattue pourrais-je écrire sans jeu de mots mais ce que la blogosphère est en train de devenir. J’en parlais le week-end dernier avec d’autres blogueurs des premières heures sur le salon Vidéo City avec un peu de nostalgie. Je suis en train de réfléchir à un repositionnement pour conserver surtout le plaisir d’écrire, de découvrir et de partager. J’avoue ne pas encore avoir trouvé le bout du fil de la pelote. Merci en tout cas Sophie pour ton engagement. Je reste une de tes lectrices … adulte comme jeunesse et j’espère qu’on aura l’occasion de nous revoir un jour.

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