Hier soir a été révélé le lauréat du Prix Orange du Livre 2011 :
.
« Un silence de clairière »
David Thomas
Zola Jackson est une institutrice qui vit seule avec son chien, dans la Louisiane des bayous et des maisons de bois.
Zola Jackson a perdu il y a quelques années son fils unique, tellement brillant, dont elle acceptait difficilement l’homosexualité, ou du moins le compagnon.
Et voilà que l’eau monte, autour de sa maison.
et
Nous sommes en août 2005, l’ouragan s’appelle Katrina.
Les secours finiront par arriver, et avec eux les photographes, et Sean Penn Lire la suite
Jacques Gélat s’est vu remettre hier soir, dans le cadre lumineux et ô combien symbolique du Grand Hall de la Bibliothèque François Mitterrand, le 2ème Prix Orange du Livre – qui avait couronné en 2009 « L’origine de la violence » de Fabrice Humbert – pour son roman « Le traducteur amoureux ». Lire la suite
Dans ce court roman, un traducteur prend la parole. Que connaît-on, finalement, de ce métier ? Qu’apporte le traducteur à un texte ? Comment retranscrit-il au plus fidèlement les émotions que l’auteur a voulu faire passer dans la version originale ?
Le narrateur du « Traducteur amoureux » traduit des ouvrages du japonais. Et, grâce aux petits arrangements qu’il s’autorise, il permet à Mégumi Kobayachi de connaître le succès : son roman « Journées d’automne » est un best-seller en France, Mégumi est conviée à toutes les manifestations.
Comme Mégumi ne parle que peu le français, le narrateur est tranquille : elle ne saura rien Lire la suite
Et voilà, ça y est, il n’en reste que 5 ! Plusieurs tours de table auront été nécessaires à l’élaboration de cette short list (pour rappel, nous partions d’une présélection de 30 ouvrages), mais, par un mercredi très ensoleillé, dans le cadre lumineux du showroom Orange avec vue sur les toits de Paris, nous y sommes parvenus. Grâce, probablement, au leadership d’Erik Orsenna, au sérieux de Fabrice Humbert, à la décontraction de David Foenkinos, à l’enthousiasme et à la conviction des autres jurés (dont une deuxième Sophie bloggeuse)…
Mesdames, messieurs, les 5 finalistes du Prix Orange du Livre 2010 sont :
Et pour désigner le gagnant… Ce n’est à présent plus du ressort du jury ! Les 5 ouvrages sont soumis jusqu’au 20 juin au vote des internautes, avant la remise du Prix le 22. Je viens de donner ma voix, je ne peux plus rien faire d’autre.
Pour voter, il faut être membre de la communauté Orange du Livre (je peux vous parrainer si vous me laissez votre adresse mail), et tout cela se passe ici : http://prix-orange-du-livre.event.orange.fr/livre/finalistes/
Alors, à vous de jouer !
Ce livre à la couverture en carton brut, très développement durable, mérite la création d’une toute nouvelle catégorie : les OLNI, Objets Littéraires Non Identifiés.
Car « L’homme de profil même de face », à l’image de son titre sans rapport (ou si ?) avec son contenu, en est un, c’est indéniable. Il est constitué de très courtes parties, la plupart d’entre elles longues d’une page seulement, alternance de brèves nouvelles (non, ce n’est pas un pléonasme) et de listes.
Aaah, les listes ! Incroyables, improbables, comme celle intitulée « Possibilités de transformation pour le personnage de La Métamorphose, autre qu’insecte, mais qui auraient changé le sens du texte » (p. 109) – Métamorphose que l’on retrouve citée dans la liste des « Phrases d’accroche rédigées pour une campagne destinée à inciter à la lecture des classiques, qui n’ont finalement pas été retenues » (p. 140) : « Devenir un insecte géant peut profondément changer votre vie. »
Les qualificatifs me manquent, je crois que reproduire certains extraits est encore la solution la plus parlante :
Pitchs d’évènements réels qui ne seraient pas crédibles s’il s’agissait de longs métrages (p. 16) :
« Une femme, gouverneur d’une province reculée dont elle n’est jamais sortie, se présente pour la coprésidence de la première puissance mondiale. Son programme comprend entre autres l’interdiction d’avorter, même en cas de viol. »
« La mise en place d’un système de prêts immobiliers destinés à une clientèle de condition modeste d’un pays conduit à une crise financière mondiale incontrôlable. »
Confidences faites deux ans plus tard qui portent pourtant à conséquence (p. 50) :
« Le lendemain matin, j’avais oublié ton prénom. Je l’ai retrouvé en regardant sur ta carte d’identité quand tu t’es levée pour aller dans la salle de bains.»
« Ca m’a étonné quand c’est devenu plus sérieux car pour moi, tu étais le profil classique du coup d’un soir. »
« Quand tu ne m’as pas demandé d’argent et qu’on a dormi ensemble, j’ai compris ma méprise, et t’ai proposé qu’on se revoie. »
Sujets de discussion dont on se lasse après deux minutes (p. 73) :
« Le tri sélectif »
« La souplesse des gymnastes chinois »
« Les préparatifs du mariage des autres »
« Le coût de la vie à Cannes »
« Le bilan des deux mandats de W. Bush »
Eléments qui figurent rarement dans les annonces de recherche de conjoint (p. 85) :
« Vie sentimentale désastreuse jusqu’ici »
« Ancienne playmate (1962) »
« Résultat au TOEFL : 740 points »
« Très procédurier en cas de séparation »
Eléments qui font douter de la nouvelle fonction de cadre intégrée récemment (p. 105) :
« Avoir dû coucher deux fois depuis votre arrivée avec votre assistante pour qu’elle accepte de classer vos documents. »
« Chercher la standardiste à son domicile dans la mesure où vous êtes celui qui géographiquement vous situez le plus près. »
« Garder les enfants du directeur général le jeudi soir. »
« Avoir repeint votre bureau vous-même à vos frais. »
Choses que mon fils qui a deux semaines peu faire, qui paraîtraient déplacées si je les faisais moi (p. 121) :
« Crier, pleurer et me tortiller en faisant mes besoins devant tout le monde puis redevenir soudain calme. »
« Vouloir manger quelque chose, et quand on me l’apporte finalement ne pas le manger. »
Clichés du monde du rap qui sont des motifs de licenciement en entreprise (p. 135) :
« Serrer contre soi chaque personne rencontrée dans les couloirs en lui tapant dans le dos. »
« Etre entouré en permanence de deux femmes en minishort et haut de maillot qui vous caressent régulièrement le torse. »
« Appeler tout le monde brother. »
Je trouve cela tellement génial que j’aurais voulu que cet objet regorgeant de trouvailles ne contienne que cela – des listes. Les textes qui n’en sont pas m’ont moins plus, j’ai trouvé qu’ils dénotaient dans ce recueil.
En fin d’ouvrage, Charly Delwart propose même une « Liste de listes possibles » (p. 161). Parmi elles se trouve la liste des « caractéristiques physiques sur lesquelles se construire une vie professionnelle ». C’est trop tentant, et c’est d’ailleurs peut-être le but, je me lance :
– très grande taille (basket, archives de bibliothèque)
– pilosité surabondante (culture de micro-organismes)
– protubérances à divers endroits du corps (cirque)
– cou ultra mobile (surveillance)
– quatre mains (piano)
– organes sexuels particulièrement développés (porno)
– visage inhumain (cinéma fantastique)
– pieds palmés (natation, plongée sous-marine)
– …
Faire passer un excellent moment et en plus donner envie de poursuivre… Chapeau bas, monsieur l’auteur (l’artiste, devrais-je dire), oui, vraiment très très bas.
Sur l’ensemble des romans parus en français depuis le début de l’année 2010 (autant vous dire qu’on en dénombre une quantité impressionnante), nous en avons présélectionnés cette semaine 30 pour le Prix Orange du Livre 2010.
La sélection a été officialisée hier, et la voici :
Quand nous serons heureux, Carole Fives
Des vêpres noires, François Koltès
Vous imaginez bien qu’avez un jury composé de 14 personnes, cette sélection n’a pu être établie en cinq minutes. Il a fallu convaincre, plaider la cause d’un texte plutôt que d’un autre… avant d’obtenir ce résultat somme toute très représentatif.
De mon côté, je suis contente d’avoir pu mettre en avant mes chouchous, dont la plupart figurent dans la version finale de cette sélection.
A présent, rendez-vous mi-mai pour établir la liste finale des 5 titres parmi lesquels le choix sera laissé aux internautes !
Je fais cette année partie du jury du Prix Orange du Livre, qui récompense un livre de fiction écrit en français et publié en France entre le 1er janvier et le 30 avril de l’année en cours. Et le jury est prestigieux : sous la présidence d’Erik Orsenna, les auteurs Éliette Abécassis, Serge Bramly, Emmanuel Delhomme, David Foenkinos, Fabrice Humbert (lauréat 2009), une libraire (Valérie Broutin) et 7 internautes.
Je dévore en ce moment plusieurs romans de la « promotion 2010 ». En avril, le jury se réunira pour établir une première sélection de 30 livres, et en mai, il déterminera la short-list composée de 5 romans finalistes.
En 2009, le Prix Orange du Livre a récompensé L’origine de la violence de Fabrice Humbert (Paris-Brest de Tanguy Viel faisait également partie des finalistes), ce qui place très haut la barre pour 2010…