L’Absente, Lionel Duroy

Présentation de l’éditeur :

labsentePeu après son divorce, Augustin doit se séparer de sa maison. Bouleversé par le spectacle du déménagement, il s’enfuit en voiture avec pour tout bagage quelques photos, un ordinateur et ses deux vélos, puis se lance dans une course folle à la recherche d’un refuge, butant sur les personnes que le hasard place sur sa route – dont une femme qui le poursuit d’hôtel en hôtel. Revivrait-il le même effondrement psychique que sa mère, expulsée de son bel appartement de Neuilly un demi-siècle plus tôt ? Égaré, furieux et magnifique, Augustin entreprend alors de reconstituer l’histoire de cette femme qu’il a enterrée sans une larme. Au fil de ses rencontres, son regard sur elle commence à changer.
Mené à un train d’enfer, à la manière d’un extravagant road movie, L’Absente redessine l’univers inépuisable que Lionel Duroy explore livre après livre.

 

Dépossédé de la maison qui était devenue son point d’ancrage, Augustin, écrivain, décide de démarrer un livre-bouée. Le sujet en sera sa mère, qu’il croit enfin pouvoir commencer à cerner… Mais il s’agit de trouver où écrire, et ce n’est pas le plus simple. Heureusement, lorsqu’il n’est plus motorisé, Augustin peut toujours compter sur l’un de ses vélos pour le mener quelque part…

Au fur et à mesure de ce road trip cycliste, Augustin reconstruit les souvenirs. Jusqu’à ce qu’il déterre, à force de creuser, un secret enfoui, une vérité sur sa mère qui change toute sa perspective, toute la route qu’il a faite jusqu’ici et toute celle qu’il lui reste encore à parcourir.

Avec son talent habituel, Lionel Duroy va très loin dans l’analyse des cœurs et des âmes, sondant ceux de son héros en profondeur – et aussi ceux de celle qui apparaît en creux. Il propose une galerie de personnages haut en couleurs et des décors pittoresques qui colorent ce roman de l’intime et en font une fresque d’une belle richesse.

Sans rien renier de son style, Duroy offre un écran plus large à l’intrigue qu’il déroule en mettant l’histoire familiale de ses personnages en perspective – et la petite histoire finit toujours par rencontrer la grande.

Un roman d’apprentissage qui a à la fois la saveur de ce qui est nouveau et de ce qui est familier. Autant dire qu’on apprécie.

Éditions Julliard, août 2016, 360 pages, 20 euros

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Silences :

 

« Est-ce cela, l’amour, le sentiment d’être sauvé de soi-même ? » (page 102)

 

« Je suis dans la même situation que mes affaires, éparpillé ici et là. » (page 183)

 

« Il n’y a que dans les livres que tout peut être dit. » (page 198)

 

« Son intranquillité, c’était le poids des secrets, l’interdiction de dire. » (page 198)

 

« Nous mettons des années à construire ce qui peut être détruit en quelques heures. » (page 207)

 

« On ne dira jamais assez le poids des mères. » (page 250)

 

« L’abrutissement est le plus sûr moyen de traverser la vie sans souffrir. » (page 254)

Une réflexion sur “L’Absente, Lionel Duroy

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