Beaux rivages, Nina Bouraoui

beaux rivagesC’est une histoire simple, universelle. Après huit ans d’amour, Adrian quitte A. pour une autre femme : Beaux rivages est la radiographie de cette séparation.

Quels que soient notre âge, notre sexe, notre origine sociale, nous sommes tous égaux devant un grand chagrin d’amour.

Les larmes rassemblent davantage que les baisers.

J’ai écrit Beaux rivages pour tous les quittés du monde. Pour ceux qui ont perdu la foi en perdant leur bonheur. Pour ceux qui pensent qu’ils ne sauront plus vivre sans l’autre et qu’ils ne sauront plus aimer. Pour comprendre pourquoi une rupture nous laisse si désarmés. Et pour rappeler que l’amour triomphera toujours. En cela, c’est un roman de résistance.

N.B.

Quittée par l’homme qu’elle aime, pour une autre femme dont à aucun moment elle n’a soupçonné la présence, la narratrice perd pied. Du deuil, elle connaît les étapes classiques, du déni à la dépression (elle s’alimente de moins en mois) en passant par le marchandage et la colère. Celle-ci en particulier tient une grande place dans sa vie.

Et puisqu’il est plus aisé de reporter sa colère sur quelque chose, quelqu’un, la narratrice choisit la femme pour qui elle est délaissée, « l’Autre ». Celle-ci tient un blog sur lequel apparaissent très régulièrement des images dont la narratrice se persuade qu’elles lui sont destinées. Ce blog, qui vient nourrir cette belle colère, constitue aussi un évident moyen de ne pas couper le fil qui la relie à son ancien amant.

Comment survivre à la fin d’une histoire qui protégeait comme les murs d’une maison ?

Comment survivre à la fin d’une histoire qui protégeait comme les murs d’une maison ? Nina Bouraoui décrit le processus complexe, rationnel par moments et parfaitement déraisonnable à d’autres, qui mène à l’acceptation, indispensable prérequis à toute reconstruction. Cette anatomie d’une rupture est pétrie de courage et de lucidité. Le chagrin qui coupe les jambes le dispute à la détermination de repartir au combat – la vie, qu’est-ce d’autre ?

La plume de Nina Bouraoui est une découverte. Tour à tour tranchante ou caressante, elle dit ce que peu voient et plonge au cœur des émotions. Un roman réussi sur un sujet délicat.

Editions JC Lattès, août  2016, 252 pages, 19 €

A lire aussi sur Sophielit :

Tous les romans de la rentrée littéraire 2016

Fragments :

« Les sentiments réprimés se vengent tôt ou tard. » (page 18)

« La nouveauté balaye tout sur son passage. » (page 31)

« On ne meurt pas d’un cœur brisé. » (page 38)

« La société préfère les vaincus aux vainqueurs. » (page 59)

« Il me semblait faire corps avec le vent. » (page 66)

« Les larmes rassemblent davantage que les baisers. » (page 74)

« On est toujours plus fort pour sauver les autres que pour se sauver soi. » (page 80)

« Il existe de beaux mensonges. » (page 132)

« L’amour n’existe pas, c’est juste un reflet dans une flaque d’eau. » (page 141)

« Le passé est une somme. » (page 184)

« Ce qui est nouveau est en principe toujours meilleur. » (page 206)

« Il est aussi souffrance de ne plus souffrir. » (page 207)

« On ne tire jamais de traits définitifs. » (page 217)

« Il m’avait choisie et j’étais en train de le choisir. » (page 217)

« La jeunesse est pleine de bonnes intentions. » (page 219)

« On va dans le mur, mais je ne sais pas à quelle vitesse. » (page 220)

« Il faut du temps pour réparer l’amour. » (page 206)

« C’est ça la vraie vieillesse, ce ne sont ni la peau changée ni les rides, c’est de ne plus croire. » (page 230)

« C’est quand on ne veut plus rien savoir que la vérité dévore. » (page 234)

« Sacha est libre et j’ai la chance d’appartenir à sa liberté. » (page 239)

4 réflexions sur “Beaux rivages, Nina Bouraoui

  1. J’ai également aimé suivre A. au moment où elle se retrouve seule. Après huit ans d’un bel amour, Adrian a choisi de la quitter pour une autre femme, plus jeune. Chronique d’un drame, d’une souffrance, d’une colère. Comment surmonter un chagrin d’amour ? Un beau livre de résistance ! http://urlz.fr/44nt

    J’aime

Laisser un commentaire